Les volontaires récoltent des dons de vêtements, des produits alimentaires et d'hygiène. ©AL

Action Anti Froid : initiatives solidaires

Je pensais écrire un article pour présenter ce mouvement qui prend de l’ampleur. J’ai fini par me dire qu’un billet serait plus approprié : j’entasse aussi les sacs en attendant qu’une maraude corresponde à mes disponibilités.

Quand j’étais étudiante à Aix-en-Provence, il y avait un snack juste à côté et j’y étais presque tous les jours. Avec le temps, j’ai sympathisé avec les propriétaires qui me laissaient récupérer les invendus. Je repartais avec des sacs remplis de sandwichs, pizzas ou viennoiseries au centre ville à la recherche de sans abris. « Vous êtes plutôt jambon, fromage ou poulet ? ». J’ai toujours trouvé que ma question était conne.

Finalement, l’établissement a dû fermer, mon cursus s’est terminé et j’ai arrêté mes petites balades et les discussions qui allaient avec.

L’élan de solidarité qui réchauffe

A l’époque j’aurai aimé tomber sur cette page ou en être à l’initiative. Mais c’était les débuts de Facebook, difficile de s'organiser, d’en parler, il y a le manque de temps, la famille, le travail, les soucis et les excuses. Quand je l'ai découverte, ça m’a donné envie de faire du tri, de bouger. Les réseaux sociaux ont ça de formidable : réunir des inconnus, organiser des élans de solidarité, changer des vies parfois.

C’est Maeva, Marina et Océane qui ont créées Action Anti-Froid. Elles sont étudiantes et ont commencé à prendre de leur temps libre pour distribuer des vêtements chauds aux sans abris en décembre 2014. Elles ont créés cette page en se disant que peut-être d’autres auraient envie de les accompagner. Leur action citoyenne a pris de l’ampleur et régulièrement des maraudes s’organisent à Aix-en-Provence grâce aux dons récoltés.

"Ensemble c'est possible"

Lors d'une distribution, j’ai rencontré Alessia et Sarah. Avant d’aller au centre ville, on est allé voir Robert pour lui donner quelques affaires. Robert, c’est un peu leur « chouchou » à toutes les deux. Il reste seul, ne parle pas de son passé mais les conversations avec lui sont riches et touchantes. Il ne veut pas qu’on l’aide à sortir de la rue, mais veut arrêter de faire la manche. Sarah s’est engagée à l’aider dans ses démarches pour obtenir le RSA en créant une cagnotte. On est resté longtemps avec lui, on a pris le café, on a eu des discussions sérieuses et d’autres plus futiles, on a aussi beaucoup ri.

Récemment, j’ai rencontré Océane, l’une des créatrices de la page, pour lui donner des affaires de cuisine et fournitures pour Thierry. Grâce à la solidarité, et après 12 ans dans la rue, Thierry dort aujourd’hui au chaud avec ses chiens et a retrouvé un travail. « Il hallucine, il n'y croit pas ! », m’a dit Océane. Il y a aussi Sylvain qui a trouvé un logement et une promesse d’emploi.

J’ai remarqué que Océane ne dit jamais « je », elle répète « nous, vous » et n’aime pas qu’on parle uniquement de celles qui ont lancés l’initiative. « On a déclenché quelque chose, c’est grâce aux dons et à la solidarité si tout ça est possible ».

L’initiative est loin d’être isolée, mais elle mérite qu’on en parle pour que d’autres actions similaires, dont les effets sont visibles, fleurissent un peu partout.

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