La librairie L'atinoir, située au 4 rue Barbaroux à Marseille. ©DF

L’atinoir, une fenêtre ouverte vers l’Amérique latine

Dans le quartier des Réformés à Marseille se niche une petite librairie et maison d’édition. Le lieu est une invitation à découvrir une littérature méconnue en France et des auteurs engagés d’Amérique latine.

Après des études de droit puis d’espagnol, Jacques Aubergy est devenu cadre dans la restauration en Espagne et en Amérique latine. A 50 ans il décide de tout arrêter pour s’orienter vers ce qui lui plait : la littérature latino américaine, découverte en Argentine et au Mexique. Il devient alors traducteur : « Un jour j’ai rencontré Paco Ignacio Taibo II, qui m’a proposé de traduire son roman, j’ai trouvé ça fabuleux et passionnant. Cet écrivain, fondateur du néo-polar mexicain, m’a dit en rigolant que la seule manière de ne pas traduire des textes qui ne me plaisaient pas était d’avoir ma propre maison d’édition ».

De retour à Marseille en 2005, il ouvre une petite librairie et se lance dans l’édition en créant, pour les éditions L’écailler du Sud, la collection L’atinoir. Quelques années plus tard, elle deviendra une maison d’édition à part entière.

37 livres et 26 auteurs publiés

Les éditions L’atinoir n’ont pas de « ligne éditoriale », Jacques Aubergy préfère parler d’une « littérature qui explore l’Amérique latine, qui l’explique ». Il édite en moyenne six livres par an, orientés vers la littérature d’Amérique du Sud et Centrale, et le roman noir « qui n’a rien à voir avec le polar, il n’y a pas d’énigme à résoudre, et s’inscrit dans une réalité sociale et historique sur laquelle l’auteur est souvent critique ». Les livres sont regroupés en deux domaines : de la fiction, des romans et chroniques sous le nom de L’atinoir et des essais historiques et des reportages avec la collection L’atineur.

Une littérature engagée et militante

L’éditeur recherche des textes riches où la vraisemblance des personnages dépasse la fiction. Il met un point d’honneur à ce que le lecteur perçoive les coutumes d’un pays : « Je veux que les gens comprennent ce qu’est un quartier, une communauté grâce à la description d’une fête, d’un meeting politique ou d’un fait divers ». La littérature d’Amérique latine le touche car elle est souvent engagée et militante « elle relate et fait réfléchir en même temps, ce qui doit être le premier dessein de l’auteur ».

Lorsqu’on lui demande de citer un livre en particulier, le libraire évoque Laura à la Havane, écrit par le cubain et opposant au régime Angel Santiesteban, actuellement emprisonné : « J’avais déjà édité deux livres cubains sans qu’un problème politique se pose. En 2013 lorsque j’ai publié ce roman magnifique, la réaction de la critique était dirigée uniquement sur son aspect politique et non littéraire. Ça m’a désarçonné car je ne m’y attendais pas. Je l'ai publié avant tout parce que c'est de la littérature et non pour le message politique qu'il y avait derrière ».

Bien plus qu’une librairie et une maison d’édition, L’atinoir nous invite à voyager à travers la Colombie, l’Uruguay, l’Argentine ou le Guatemala. Elle nous fait découvrir des écrivains comme Humberto Costantini, Juan Hernández Luna, Gónzalez Ramos ou encore Sébastien Rutés, tous auteurs d’une littérature qui s’attache aux détails et utilise la fiction pour rendre compte des réalités du continent.

Site internet de L’atinoir

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En partenariat avec Quatre Sans Quatre.

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