Les boîtes peuvent contenir une centaine d'ouvrages. ©DR

Boîtes à lire : du partage et de la solidarité

Les boîtes à lire font partie de notre quotidien et on en croise de plus en plus dans les quartiers ou au travail. Ces micros-bibliothèques ont désormais une place prépondérante dans le marché du livre d’occasion.

À l’origine de leurs installations, ce sont des associations, des collectivités, comités de de quartier ou entreprises qui installent ces boîtes « pour générer du lien social et donner une deuxième vie aux livres», explique Victor Gosset, responsable du projet Boîtes à lire chez Recyclivre, une entreprise française qui se veut à taille humaine.Près de 10 000 boîtes à lire sont actuellement actives en France.

Pour Victor Gosset, elles touchent un public qui souhaite échanger ses livres, « des personnes curieuses qui ne vont pas chercher un titre en particulier et qui sont dans le partage que ce soit dans un quartier, une commune ou une entreprise. Cela répond à notre besoin de lien social ».

Le sociologue Claude Poissenot, spécialiste de la lecture et enseignant-chercheur à l’IUT Nancy-Charlemagne (Meurthe-et-Moselle) a réalisé une étude publiée en février 2024 qui montre que 81% des utilisateurs sont des femmes, qu’il y a peu de jeunes (7,3% seulement ont moins de 25 ans) et que 60 % du public sont des 35-64 ans.

En plus d’être des lieux de passage de culture, où chacun offre et reçoit un moment d’évasion, ces boîtes à livres sont aussi l’occasion d’« insuffler autour de soi l’envie de donner une seconde vie aux objets ».

Solidaire, jusqu'au bout du bois

L’entreprise de vente de livres d’occasions recense ces boîtes sur une carte participative qui permet aux utilisateurs de signaler la présence ou le retrait d’une de ces bibliothèques à ciel ouvert

.Devant l’engouement et une demande de plus en plus forte, elle s’est aussi lancée dans la fabrication : « Depuis 2016, nous travaillons avec une menuiserie solidaire en France qui travaille avec des personnes en insertion. Dès le départ, nous souhaitions travailler avec des matériaux réemployés, actuellement nous sommes à 98%, avec des bois bruts de réemploi. Nous voulons que l’achat soit engageant, 1% du montant de la commande est reversé à l’association 1% pour la planète, qui permet de soutenir des associations qui œuvrent pour l’environnement », ajoute Victor Gosset.

Pour lui, le marché du livre d'occasion a un réel impact écologique. Il rappelle notamment qu’une tonne de papier recyclé permet de produire 900 kilos de papier, alors qu’il faut deux à trois tonnes de bois, soit 17 arbres, 500 000 litres d’eau et 900 kilos de CO2 rejetés pour fabriquer une tonne de papier.

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