« Je me suis rendue compte assez tôt que toutes les luttes convergeaient » affirme Thérèse. ©Lily Rault

Thérèse, créatrice militante

Au mois de mars, la chanteuse Thérèse a publié Rêvalité, son premier EP. Avec des morceaux engagés l’artiste française nous embarque dans sa vision du monde.

Thérèse est une femme bien dans ses baskets qui a décidé d’assumer pleinement son travail et ses engagements. « J’ai 35 ans et ce n’est pas si fréquent pour les projets musicaux naissants qui commencent à faire du bruit. Ils sont généralement portés par des personnes plus jeunes. »

Une vision philosophique de l’artiste

La chanteuse s’interroge sur la place de l’artiste dans la société et la définition qu'elle en a. Pas de doute, il y a quelque chose de vital dans son écriture et dans son engagement.

« Pendant le premier confinement, j’ai eu du temps, j’étais seule. Je me suis posée beaucoup de questions, dont celles de la vie et de la mort. Le fait de ne pas savoir ce qu’était ce virus, ce qu’on allait devenir. Je me suis demandée : "si tu mourrais demain, est-ce que par rapport à ta musique tu auras été contente de ce que tu as fait, comment tu l’as écrite et défendue ?". La réponse ne m’a pas du tout satisfaite. Je me suis mise à écrire de nouveaux textes, j’en avais besoin pour exorciser ce que nous vivions », développe-telle.

Elle apprend à se servir de Ableton, un logiciel de composition de musique assisté par ordinateur. Elle se donne comme objectif de composer un production par jour. « J’ai tenu pendant une semaine et il s’avère que ce sont essentiellement les chansons qui constituent l’EP qui est sorti en mars 2021. »

Thérèse se lâche dans ses textes, sa manière d’écrire évolue après s'être retenue lorsqu'elle faisait partie du groupe La Vague. Pour elle, l’artiste est engagé, « j’ai choisi d’être un pont, d’essayer de créer un chemin de pop politique entre la pop et Che Guevara ».

Chinoise?, un titre prise de conscience 

Parmi les titres de l’EP, le single Chinoise? reflète toute la démarche artistique de Thérèse et démonte de nombreux clichés sur les personnes asiatiques. « Ce titre existe depuis 2018, je l’ai écrit en anglais après l’assassinat de Chaolin Zhang, couturier à Aubervilliers. Cela m’a fait un électrochoc énorme, pour la première fois de ma vie j’acceptais consciemment qu’on pouvait mourir en tant qu’asiatique en France à cause de sa couleur de peau », explique-t-elle.

Alex du label La Couveuse et son co-compositeur Adam Carpels la convainquent que la chanson serait plus forte et accessible en français. Thérèse commence un travail de traduction et arrive à un résultat qui la satisfait. « Je n’aurai pas pu être plus précise et dire les choses de façon si nuancée en anglais. La COVID est arrivée et j’ai ajouté des références françaises comme par exemple l’histoire de Grain de Riz. »

Tournée vers l’avenir Thérèse attend la suite avec impatience, les concerts ont recommencés et elle espère pouvoir entrer en studio en fin d’année pour enregistrer son album : « Je continue d’écrire et je vais enfin tester mes chansons en live. Savoir ce que les gens aiment et prendre la température sur l’effet de ma musique ».

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