Les livres édités par Jigal ©MD

Jigal : le polar en tête d’affiche

Lancée en 1998, Jigal est une maison d’édition, située à Marseille, spécialisée dans les polars. Présentation de cet univers à travers l’interview de Jimmy Gallier, co-fondateur.
Comment décide-t-on de créer une maison d’édition?

Un peu par hasard. Avant de créer cette boîte, j’étais attaché de presse dans la musique et à un moment, on avait envie avec Véronique, mon associée, de lancer autre chose, de changer d’air. De penser un peu moins à la musique. Puis, au fil de nos nouvelles rencontres, on nous a proposé de lire un premier polar marseillais sur lequel on a craqué. On l'a édité très rapidement, ça a marché et lancé la machine.

Comment choisissez-vous vos auteurs ?

Nous fonctionnons au coup de cœur, nous publions entre 15 et 20 livres par an, ce qui est pas mal. Ce qui nous attire ce sont des auteurs, des intrigues. Nous essayons de chercher quelque chose d’un petit peu différent et qui finit par nous coller à la peau. Une ligne éditoriale ça se crée à posteriori. C’est après que l’on se rend compte qu’il y en a une. Au début on ne sait pas trop, on le fait par plaisir, par affinité et puis au fur et à mesure elle se construit avec toutes ses différences. Parce que tous les auteurs sont différents mais participent à cette même ligne éditoriale.

De quelle manière se déroule le travail avec vos auteurs ?

On essaie de privilégier une relation qui nous permet de travailler à long terme. Chez les indépendants on n’est pas en mesure de faire des coups médiatiques avec un bouquin. Mais par contre, on a des auteurs avec qui on travaille depuis pas mal d’années et qui ont déjà sortis plus de 20 bouquins.

Il y a souvent des playlists livrées avec les polars, elles sont comme un lien entre le polar et la musique?

Je crois que c’est une question de génération et des auteurs qui écoutent pas mal de musique dans leur vie et qui en écoutent même lorsqu’ils écrivent et qui la partagent.

Dans les polars que vous éditez il y a des dénonciations institutionnelles : ligne édito ou est- ce que les institutions sont plus propices à être au centre d’une intrigue ?

On a pas mal d’auteurs qui se servent de l’aspect direct du polar car il permet de dire certaines choses plus facilement qu’ailleurs, sans pour autant que cela soit un fonds de commerce.Le polar joue bien ce rôle de dénonciateurs, ce que fait moins la littérature que nous appelons "blanche". Il met en avant certains éléments de la société qui nous entourent et qui ne sont pas forcément les plus beaux.

Et les e-book, vous en pensez quoi ?

On a commencé et pour l’instant cela ne représente rien en matière de vente. Dans 15 ans ça aura peut-être beaucoup évolué, parce que les jeunes qui commencent à lire seront plus amenés à le faire sur les tablettes. Mais on s’y prépare même si ce n’est pas une préoccupation majeure. Il y a encore de nombreuses personnes qui aiment tourner des pages et avoir un livre entre les mains mais il y a des problèmes considérables de coûts, la mode c’est que le numérique soit gratuit ou presque, or ce n’est pas viable. On voit des tas de bouquins en vente à 0,99€. A ce prix-là on est tous mort. On essaie de les vendre entre 15 et 18€, c’est difficile de faire moins. Le livre c’est aussi une économie avec les libraires et les auteurs. Le livre numérique tire les prix vers le bas ça ne va pas être facile. Les gros éditeurs refusent de baisser les prix et je les comprends car je ne vois pas comment faire une économie avec des bouquins à quelques euros.

En partenariat avec Quatre sans Quatre.

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