Un film oppressant et prenant
Ce court métrage d’animation a pris vie grâce à la technique de pixilation. Les personnages qui apparaissent sont des acteurs filmés image par image. C'est ce procédé de tournage, assez long à mettre en place, qui donne cette manière de se mouvoir si particulière.
Le film met en scène deux soldats qui sont pris dans une bataille. Très vite dans cette ambiance de danger permanent, le spectateur est envahi par cette urgence de fuite en avant pour sauver sa vie. Cette atmosphère anxiogène et très réaliste est renforcée par la musique composée par Michael Moser, seule la batterie rythme le film. Le spectateur a une impression faussée du temps qui semble long, alors que l'action et les prises de décisions sont rapides.
La première guerre mondiale et l’art en question
L’action se déroule durant la première guerre mondiale. Si en France, nous célébrons son centenaire, en Autriche, pays d’origine du réalisateur, il en est autrement : « La guerre de 14-18 a été occultée par la Seconde Guerre Mondiale, on en parle peu, on connait les dates mais pas beaucoup plus ». C’est donc un travail de recherche et une envie de connaissance qui l’ont poussé à la réalisation. « Cette période est assez intéressante car c’est aussi la première guerre moderne dans laquelle les médias ont une place importante, avec des images de propagande ».
La réflexion de Paul Wenninger va plus loin et il évoque René Magritte et son tableau La Trahison des Images (Ceci n’est pas une pipe) pour expliquer sa démarche : « Les images que nous avons en Autriche sont souvent fausses, ce sont des images de fictions qui représentent celles de la guerre ».
Uncanny Valley fait partie de la sélection officielle des Césars 2017 dans la catégorie court métrage d'animation.
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