« Nous avions le sentiment qu’un désir profond du public existait. Un évènement qui soit un mélange des sons et des pays, des expositions d’art visuel. Un moment qui ne ressemble à aucun autre et qui se passe à Marseille », explique Bernard Aubert, fondateur de la Fiesta des Suds.
Il crée alors Latinissimo avec des amis, en 1993, l'association organisatrice de la Fiesta des Suds et Babel Music XP (qui sera de retour en mars 2023).
Une réflexion sur la ville
C’est ainsi que la Fiesta commence sa tournée des lieux de Marseille, toujours à la frontière des quartiers Nord de la ville. Les Docks de la Joliette, le Hangar J4, la manufacture des Tabacs sont autant de lieux qui ont accueillis l’événement avant qu’il ne se pose ses valises aux Docks des Suds, son fief. Depuis 2017 c’est l’esplanade J4 qui accueille la Fiesta.
« Nous avons toujours travaillé sur des lieux de patrimoine, des lieux qui disent ''ici avant on travaillait, il y avait l’avenir de Marseille''. Nous avions la volonté de montrer des endroits où les gens ne vont pas, comme par exemple la manufacture des Tabacs », poursuit-il.
Dès la première année, grâce à ses contacts, Bernard Aubert arrive à attirer des grands noms de la musique nationale et internationale.
« La Fiesta est un aller-retour entre la musique, le son, les images et la mémoire, on ne consomme pas seulement de la musique, on entre dans l’histoire de la ville. »
Un festival de frôlements
Et le succès ne s’est jamais démordu, le public est présent et les artistes aussi : Alain Bashung, Patti Smith, Nina Hagen, Catherine Ringer, Youssou Ndour, Massilia Sound System, Selah Sue, Chinese Man, Cesaria Evora pour ne citer qu’eux. En 2008, Bashung, après avoir joué sur scène fait une jolie déclaration aux organisateurs : « C’est la première fois que ma musique correspond à l’endroit où je joue. Bravo ! »
Les déambulements sont légions, le public va de scène en scène, de style en style, de découvertes en monuments. Bon nombre de marseillais ont un souvenir lié à la Fiesta des Suds tant elle est ancrée dans la ville. Bernard Aubert précise : « Les artistes aussi se promènent et déambulent dans les lieux pour aller écouter les autres. La Fiesta est aussi une passerelle entre artistes, elle génère du lien ».
La Fiesta des Femmes
Il y aussi un engagement dans la programmation du festival, chaque année, une artiste charismatique est programmée sur la grande scène. Cette année, c’est Juliette Armanet qui y sera, le 6 octobre, Pongo, Docile, Oumou Sangaré, Hollie Cook et le Star Féminine Band seront aussi de la partie. Les hommes ne sont pas en reste avec le retour à la Fiesta de Youssou Ndour, Georgio, Bonga ou encore Youssoupha.
La Fiesta a aussi la particularité d’afficher des tarifs abordables afin d’être accessible à toutes les classes de la population pour que chacun puisse profiter de ce brassage musical, un mélange des genres, un joyeux bordel à l’image de Marseille.
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