Se nourrir du passé
Il m’a transmis l’amour des livres et l’envie de savoir. C’est aussi grâce à lui que j’aime autant écrire et visiter des musées. Ces dernières années deux lieux m’ont particulièrement marquée : Le camp des Milles d’Aix-en-Provence et le Musée National de l’Histoire de l’Immigration à Paris. Ils sont emprunts d’histoire, m’ont renforcée dans l’idée que pour construire un avenir commun, il faut savoir de quoi le passé est fait.
L’Histoire est perplexe, chaque nation connaît des heures sombres et des moments heureux. A Aix-En-Provence, le camp d’internement rappelle comment une tuilerie a servi à parquer des gens avant de les déporter vers Auschwitz. A la Porte Dorée à Paris, le Musée National de l’Histoire de l’Immigration rappelle par sa bâtisse que la France a, dans un passé pas si lointain, organisé des expositions coloniales. Puis, dans les escaliers, une chronologie nous fait voir le côté cyclique de notre Histoire, « qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre », pour emprunter un vers à Paul Verlaine.
Face à nous-même
Je pense que nous sommes à la croisée des chemins. Il y a des choix à faire, des responsabilités à prendre. Je ne peux pas dire ce que j’aurais fait à cette époque ni où je me serais située. Je ne peux pas affirmer que j’aurais été du côté de ceux qui résistent, de ceux qui sont pour l’égalité et contre les esclavagismes. Aujourd’hui j’ai un choix à faire, comme mes « chers compatriotes » selon la formule consacrée. Je prendrai mes responsabilités devant mon bulletin de vote. Parce que dans ma tête, il y a cette petite connaissance historique.
Superbe !