GiedRé seule en scène assure le spectacle.

« Je préfère parler des gens qui mangent leur Caca »

GiedRé, la « Princesse Caca » nous a reçu dans sa loge de l’Espace Julien, lors de son passage à Marseille. Interview d’une chanteuse qui sort des sentiers battus.

GiedRé, Comment oses-tu écrire ce type de texte et comment en abordes-tu l’écriture ?

Mon parcours est fait de l’immédiateté de l’écriture, en fait je chantais dans les bistrots pour me faire des sous et je n’avais pas l’ambition de faire plus. Et comme je ne cherche pas à plaire, je ne me demande pas si ce que j'écris va plaire. Je ne me pose aucune question, j'écris simplement ce que je veux.

Comment ses idées-là viennent dans ta tête ?

Pour moi la question c’est: comment elles ne viennent pas dans la tête des autres ?

Pourquoi avoir la démarche d’écrire une chanson comme les questions ?

Mais pourquoi pas ? les auteurs écrivent sur ce qu’ils ont envie de raconter, certains ont plutôt envie de raconter des histoires d’amour. Moi je n’en ai pas envie ! Je m’en fous des histoires d’amour. Je préfère parler des gens qui mangent leur caca.

Est-ce que tu as des sujets tabous ?

Non parce que pour moi soit on parle de tout soit on ne parle de rien. Je préfère parler de tout parce que parler de rien c’est trop triste !

Maintenant que tu fais des salles plus grandes, comment appréhendes-tu tes concerts ?

Pour moi, c’est pareil, mes chansons sont les mêmes que je les chante devant 50 ou 550 personnes.

Tu es seule sur scène, tu n'as pas le trac ?

Non mais il y a une exigence, quand tu es seule sur scène c’est sur toi que tout repose et s’il y a un problème tu ne peux pas te retourner vers tes musiciens et leur demander  "qu’est-ce qui ce passe ?".

Mais à mon sens que tu sois seule ou non l’exigence doit être la même parce que les gens viennent, dépensent leur argent et leur temps et que peut-être certains vont mourir demain, se prendre un bus dans la gueule et je serais la dernière personne qu’ils auront vu de leur vie donc c’est une responsabilité.

Est-ce que tu t’es fait plaquer après avoir fait écouter Quand tu dors à ton copain ?

Pour moi c’est une vraie chanson d’amour, quand tu aimes les gens tu les aimes aussi quand ils bavent, c’est surtout les défauts que tu aimes. Et puis je crois qu’on bave tous un peu.

Ton plat préféré ?

Je crois que c’est du fromage blanc avec des bouts de pommes et du muesli, j’en mangerais toute la journée.

Ton film culte ?

Ça c’est trop dur, je peux pas répondre, parce que chaque film apporte quelque chose.

Laquelle de tes chansons tu préfères ?

C’est une nouvelle qui s’appelle Et toc , je l’aime et je suis contente de l’avoir écrite.

Tes influences ?

Je ne sais pas. Quand j’étais petite j’avais un CD mais pas de lecteur CD. Quand on m’a offert le CD de Céline Dion, D’Eux,  pendant 6 mois je prenais les paroles et je faisais les mélodies moi-même, et quand je l’ai écouté , j’étais hyper déçue,  je trouvais que ce que j'avais fait était mieux, je me disais   "Jean-Jacques Goldman rentre chez ta mère" . J’ai vécu avec une mère qui ne sait toujours pas qui est Coluche, je viens de Lituanie et je n'ai pas grandi dans un environnement familial qui me faisait écouter Brassens, Barbara et Ferré, je les ai découvert bien plus tard.

Mais pour moi toutes ces chanteuses à la con, c’est peut-être elles qui m’ont donné envie de chanter autre chose, parce que tout ce que j’entendais chez mes copines ça ne me plaisait pas et je disais  :  "Ah mais qu’est ce que c’est ?  Mais c’est du sang qui coule de mes oreilles" , c’est tout ce que je n'aime pas qui me donne envie de chanter autre chose.

Quand on dit que tu es dans la lignée de Brassens ça te flatte?

C’est pour la moustache je pense... Oui ça me flatte et ça me déstabilise parce que je connais tout Brassens par cœur . Mais je pense que ceux qui disent  ça sont sous l’effet de l’alcool.

Comment définis-tu ta musique ?

Moi je ne dis jamais que je fais de la musique mais que je fais de la chanson. Pour moi c’est deux choses assez différentes.

Alors tu te qualifierais de chansonnière ?

Oui si tu veux, mais  je ne me définis pas, je ne me situe pas. Ce n'est pas très important, les gens prennent ce qu’ils ont envie de prendre et ils me mettent là où ils ont envie de me mettre.

Le fait de t’autoproduire et de ne pas avoir de maison de disque t’aide à conserver ta liberté ?

Oui , c’est important, c’est essentiel et c’est un vrai choix de ma part. Je pense qu’un artiste doit toujours être libre sinon c’est un marchand de musique.

Tu arrives à en vivre correctement aujourd’hui?

Oui, et il faut dire qu’il y a 1000 manières de faire un album, il faut trouver celle qui te correspond le plus, tu n’es pas obligée d’aller sur la grande autoroute des majors. Je ne voyais mal arriver derrière un bureau dans une maison de disque avec un mec qui me sort le package complet de la nouvelle artiste signée qui me dit :   "on va sortir un single en mars et un deuxième en juin et tu vas enchainer sur une tournée de 55 dates" . Pourquoi faire un copier-coller de ce que tu fait tout le temps ! Je veux faire les choses comme moi je l’entends et pas comme on a fait déjà avec d’autres chanteuse.

Ne pas être en vente en CD dans les grandes enseignes c’est un peu frustrant pour les gens qui  voudraient les acheter ?

Mes albums sont en vente sur mon site mais j’y pense et j’essaie de concilier, l’indépendance, l’autoproduction et la grande distribution. Au début c’était gérable, aujourd’hui il y a une demande plus grande alors c’est difficile. Mais de fonctionner comme ça pour mes précédents albums me plaisait beaucoup,  je faisais mon petit truc chez moi et eux le recevaient chez eux.  Il y avait un côté humain et  j’aimais ce rapport direct.

A découvrir ou redécouvrir giedre.fr

   

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