La salle de l'artiste Clément Laurentin, au primaire. Des objets abandonnés depuis la fermeture ont été récupérés par les artistes. ©MD

L’art déstructure l’école

40 artistes internationaux ont investi l’ancienne école catholique Saint-Thomas d’Aquin à Marseille, pour une exposition éphémère monumentale et atypique. A découvrir absolument !

Entre Karine Terlizzi, Charlotte Pelouse (association Juxtapoz) et Alexandre d’Alessio (collectif 9e concept) tout a commencé par l’envie de créer une résidence d’artistes en plein cœur de Marseille : « Au départ, on cherchait un lieu abandonné avec pas plus de 500m² », raconte Charlotte. Des promoteurs immobiliers leur montrent l’école Saint-Thomas d’Aquin, fermée en 2012, et qui s’étend sur plus de 4500m² répartis entre la maternelle, le primaire, le collège et le lycée.

Les trois amis à l’origine de l’exposition Aux Tableaux tombent sous le charme de ce gigantesque bâtiment : « Les conditions étaient différentes et il fallait que des gens vivent sur place pour éviter les squatteurs ». Le bail est signé en octobre 2014 « jusqu’en février 2015 nous avons tout mis en route, réparé la chaudière, installé l’eau et les chambres ». Pendant quatre mois, l’école a accueilli 40 artistes sélectionnés par Alexandre, le directeur artistique de l’évènement.

L’école prise d’assaut par les artistes

Parmi eux, on retrouve Jean Faucheur, Rahul Mitra, GodDog, Jerk 45, Clément Laurentin, Niark, Les Suzzies, NeurOne ou encore Russ. Tous se sont vus offrir carte blanche autour d’un thème qui s’est imposé de lui-même : l’école. Chaque artiste a pris possession d’une classe, d’un couloir, d’un escalier ou d’une cour en utilisant les murs, les sols et les plafonds comme feuilles de papiers.

Au fil des salles, ils nous livrent leur vision du milieu scolaire. Même s’ils ont « tous le même regard sur l’idée du formatage et son ouverture sur la vie », ils l’expriment différemment à travers plusieurs formes d’arts graphiques : sculpture, peinture, art abstrait, dessin ou encore street-art. Le visiteur circule comme dans un labyrinthe à travers une scénographie de 2500m² : de la maternelle avec la sieste obligatoire, jusqu’à l’adolescence où certains fantasmaient sur leurs professeurs.

Un lieu de rencontres

L’évènement permet aussi à différents publics de se côtoyer : « Ca va de 5 à plus de 70 ans. Certains connaissent les artistes, d’autres n’ont pas l’habitude d’aller vers l’art contemporain. Il y a aussi d’anciens élèves qui reviennent, ils hallucinent et ne reconnaissent pas leur école ». Les ateliers, les espaces de créations collectives et les rencontres avec les artistes contribuent au dialogue entre les publics : « L’exposition est éclectique, non conventionnelle et c’est un sujet qui parle à tout le monde ».

Pérenniser des œuvres éphémères

Pour l’avenir, tout reste incertain « notre bail prend fin en février 2016. On ne sait pas ce que va devenir l’école. En ce qui nous concerne, on veut pérenniser le travail des artistes avec un web-documentaire et un livre », explique Charlotte. Si on leur laisse la possibilité de rester, l’équipe aimerait continuer de nouveaux projets : « Avec ce lieu, les possibilités sont infinies ».

Expo Aux Tableaux, du 10 juin au 10 octobre 2015
2 euros d’adhésion pour un accès illimité
Agenda des manifestations autour de l'évènement.

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