Tout le monde connaît les dentelles métalliques emblématiques du musée mais peu savent qu'elles abritent un micro collège. ©MD

Micro collège au Mucem : quand le beau répare

Depuis le mois d’octobre 2024, un micro collège expérimental a vu le jour au Mucem, à Marseille. Il accueille des jeunes déscolarisés en situation de refus scolaire anxieux.

Le refus scolaire anxieux concerne de plus en plus de jeunes qui ont été fragilisés notamment par la crise sanitaire du Covid, mais également ceux qui connaissent des périodes de dépressions, d'anxiétés ou qui subissent du harcèlement scolaire. Déscolarisés, ils vivent, en plus de leur isolement, un deuxième effet néfaste : celui du retard scolaire. De nombreux documents de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) montrent que la culture peut être une aide précieuse pour ces élèves en difficulté.

C'est le défi qu'a voulu relever le micro collège du Mucem, et « c'est une première pour un musée national, explique Pierre-Oliver Costa, président du Mucem. Nous avons une volonté de prendre soin de nos publics. Ici, le rapport à la culture, le rapport au beau, le rapport à la création pourront être un soutien aux soins ».

Retrouver le chemin de l'école

« Le refus scolaire anxieux, c'est du stress, des maux de ventre, aller de plus en plus souvent à l'infirmerie jusqu'à ne plus pouvoir passer le portail de l'école », rappelle le professeur Marcel Rufo, pédopsychiatre et président du comité médical de la clinique des Trois Cyprès, qui coordonne le projet.

Persuadée que « le beau soigne », il croit qu'en faisant le choix de venir dans ce collège expérimental, ces élèves « font un pas pour revenir vers une scolarité ».

Au Mucem, les élèves se sentent bien, expriment leurs envies, leurs ambitions, comme de devenir médecin légiste ou encore artiste. Ils commencent à formuler leurs rêves et à se projeter.

Un programme scolaire aménagé

Parmi la douzaine d'élèves que compte ce collège, certains seront encore là à la rentrée de septembre 2025, d'autres espèrent avoir repris le chemin de l'école. Leurs apprentissages doivent être au plus près des programmes, sans toutefois les surcharger pour ne pas qu'ils se sentent submergé par les devoirs.

Il y a trois niveaux différents, de la 4e à la seconde, mais pas de système d'évaluation par note. Chacun travaille en fonction de ses besoins. Les cours sont organisés en atelier :  on retrouve notamment un atelier jardin une semaine sur deux, un projet en lien avec les ressources du Mucem et des thématiques communes, comme par exemple, la Semaine de la presse et des médias dans l'école ou encore les présentations hebdomadaires de fiches métiers.

La qualité relationnelle est privilégiée et ils travaillent sur l'estime de soi et la confiance. La professeure en charge de la classe est agrégée en Lettres modernes et est accompagnée par une assistante pédagogique et une infirmière. De leur côté, les élèves expliquent être rassurés par l'horaire  - de 10h à 15h et trois jours par semaine ainsi qu'un vendredi par mois. « On a le temps de se reposer, ça fait du bien. »

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