C'est le défi qu'a voulu relever le micro collège du Mucem, et « c'est une première pour un musée national, explique Pierre-Oliver Costa, président du Mucem. Nous avons une volonté de prendre soin de nos publics. Ici, le rapport à la culture, le rapport au beau, le rapport à la création pourront être un soutien aux soins ».
Retrouver le chemin de l'école
« Le refus scolaire anxieux, c'est du stress, des maux de ventre, aller de plus en plus souvent à l'infirmerie jusqu'à ne plus pouvoir passer le portail de l'école », rappelle le professeur Marcel Rufo, pédopsychiatre et président du comité médical de la clinique des Trois Cyprès, qui coordonne le projet.
Persuadée que « le beau soigne », il croit qu'en faisant le choix de venir dans ce collège expérimental, ces élèves « font un pas pour revenir vers une scolarité ».Au Mucem, les élèves se sentent bien, expriment leurs envies, leurs ambitions, comme de devenir médecin légiste ou encore artiste. Ils commencent à formuler leurs rêves et à se projeter.
Un programme scolaire aménagé
Parmi la douzaine d'élèves que compte ce collège, certains seront encore là à la rentrée de septembre 2025, d'autres espèrent avoir repris le chemin de l'école. Leurs apprentissages doivent être au plus près des programmes, sans toutefois les surcharger pour ne pas qu'ils se sentent submergé par les devoirs.
Il y a trois niveaux différents, de la 4e à la seconde, mais pas de système d'évaluation par note. Chacun travaille en fonction de ses besoins. Les cours sont organisés en atelier : on retrouve notamment un atelier jardin une semaine sur deux, un projet en lien avec les ressources du Mucem et des thématiques communes, comme par exemple, la Semaine de la presse et des médias dans l'école ou encore les présentations hebdomadaires de fiches métiers.
La qualité relationnelle est privilégiée et ils travaillent sur l'estime de soi et la confiance. La professeure en charge de la classe est agrégée en Lettres modernes et est accompagnée par une assistante pédagogique et une infirmière. De leur côté, les élèves expliquent être rassurés par l'horaire - de 10h à 15h et trois jours par semaine ainsi qu'un vendredi par mois. « On a le temps de se reposer, ça fait du bien. »
- Les murs de la classe sont décorés par les travaux des élèves. ©MD
- Chaque élève fait découvrir un métier à ses camarades. ©MD
- Les élèves ont leur propre exposition Popstars, affichée à la sortie de l’expo permanente Populaire? ©MD