Grâce à son contexte de mixité, l’association change le regard des valides sur le handicap et vice-versa. ©AL

Le défi de la mixité

Depuis sa création en 2012, l’association AJC Marseille offre à chacun la possibilité de s’épanouir à travers une activité, dans un contexte handi-valide.

Sport, culture ou activités artistiques, chacun y trouve son compte. Stéphane Grassi nous a accueilli au Judo Club, rue Charras à Marseille, pour nous faire découvrir son association et ses cours. « J’ai créé cette structure pour allier ma passion du judo et mon histoire personnelle : un proche a été touché par une maladie orpheline qui l’a rendu aveugle. Le sport n’est pas simplement une pédagogie, c’est une philosophie », explique le vice-président de l’AJCM.

L’association promeut avec ferveur la mixité entre personnes valides et personnes ayant un handicap physique ou psychologique. L’objectif est de créer des liens sociaux à travers une activité pour développer l’insertion, l’intégration et la compréhension de l’autre : « Ce qui me chagrine, c'est le côté protecteur et communautaire des institutions spécialisées où ils ne sont qu’entre eux et finissent par tourner en rond. Pour moi, il n’y a que dans la mixité que les gens se sentent bien ».

Se découvrir, se comprendre et s’accepter 

Pendant les cours, la solidarité et l’humour sur eux-mêmes sont au rendez-vous. C’est un moment privilégié où les pratiquants s’offrent le luxe de ne pas entendre des « fais attention ! » inquiets.

« On accueille des personnes atteintes de trisomie, d’autisme, de maladies orphelines et de toutes sortes d'handicaps en les intégrant avec des valides ». Cela leur permet de se rencontrer, d'apprendre à vivre ensemble avec leurs différences et à développer leurs capacités : « Le handicap fait peur, les gens ne savent pas comment s’y prendre. Ici, j’ai pris de l’assurance et j’apprécie le comportement des autres qui ne font pas preuve de réticence ou d’empathie », confie Christophe, un élève.

La pratique du judo est différente pour tout le monde. Même si la pédagogie est la même, la manière de l’aborder ne l’est pas. Les explications sont plus imagées et le combat ne commence que lorsqu’ils se tiennent. « Un non voyant peut avoir été voyant, c’est différent d’une personne qui n’a jamais vu. Notamment lorsqu’on fait référence à une image qu’il ne connait pas. On va alors jouer avec le toucher des positions ». Stéphane Grassi propose aussi à ceux qui ne sont pas atteint de handicap de travailler les yeux bandés, « être obligé d’utiliser d’autres sens, c’est impressionnant et enrichissant ».

Avec beaucoup de fierté, il évoque souvent Cédric Pedrosa. Mal voyant, Cédric a intégré la section judo de l’AJCM dès sa création. L’association lui a permis de rapidement progresser. En 2015, il a été sacré vice-champion de France Handisport Judo (-90kg). Détenteur de la ceinture marron, son objectif reste la ceinture noire !

Découvrez l'association et ses cours sur son site ou sur Facebook.

1 Star (1 votes, average: 4,00 out of 4)
Loading...

Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *