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Des diamants dans nos poubelles

Alors que les diamants naturels sont habituellement constitués de carbone cristallisé, ceux de Cinderella Garbage sont conçus à partir de déchets.

C’est en 2012, en visitant l’usine de la compagnie d’ingénierie PyroGenesis, que tout a commencé : « Je travaillais à la galerie L'Arsenal et ils étaient nos voisins. J’ai appris qu’ils cherchaient des solutions pour valoriser les déchets et qu’ils les transformaient avec des torches à plasma », explique Kimberlee Clarke, l'une des fondatrices de cette entreprise montréalaise.

Au cours du processus de transformation, la société utilise toutes sortes de déchets soumis à de très haute température, près de 2000 degrés Celsius. La matière organique va se désintégrer pour ne laisser la place qu’aux composants inorganiques qui formeront une lave. Une fois refroidie, elle va se vitrifier et devenir une pierre noire opaque.

« Ces pierres sont aussi solides que le quartz, elles se travaillent comme des diamants. C’est fascinant de penser qu’elles proviennent de nos poubelles. »

Des déchets utiles

Kimberlee a « tout de suite voulu en faire quelque chose, l’utiliser à des fins artistiques » et promouvoir une gestion des déchets moins polluante. « Les pratiques comme l’enfouissement et l’incinération sont des problèmes pour l’environnement. »

Dans un premier temps, elle pense à la sculpture, mais trop compliqué à réaliser. « Je me suis dit que si on la travaillait en petit volume on pouvait en faire quelque chose. L’idée des bijoux est venue à ce moment-là, avec Gabrielle Thérien, une amie ayant déjà travaillé avec des joailliers. »

Ensemble, elles suivent une formation auprès d’un spécialiste de l’art lapidaire. Elles créent Cinderella Garbage et signent une entente d’approvisionnement et d’utilisation du matériau avec PyroGenesis.

Des créations qui séduisent

Dans leur atelier, la matière brute est travaillée comme une pierre précieuse. Chaque pièce est taillée, polie et façonnée entièrement à la main.

En 2014, le Costume Institute du Metropolitain Museum of Art de New-York leur a commandé une centaine de bijoux pour accompagner une exposition.

Uniques, conçus en petite quantité et numérotés selon leur tirage comme de véritables œuvres d’art, ces diamants noirs « poussent la logique du recyclage à son raffinement le plus ultime ».

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Commentaire

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  1. Sepideh dit :

    Quelle belle découverte ! J’adore voir des artistes uniques qui essayent aussi d’avoir un impact positif dans le monde. Et quels beaux morceaux de bijoux …!! J’en veux!