Après une formation en lancement d’entreprise, il participe à des réseautages et découvre le mouvement zéro déchet. En parlant d’épiceries en vrac, il se rend compte que beaucoup de gens sont intéressés, mais que peu vont au bout des choses car il faut plusieurs déplacements pour faire des courses complètes. Tous les produits étant rarement disponibles au même endroit. « J’ai cherché une solution pour y remédier et j’ai eu l’idée de l’épicerie en ligne. »
Pour aller jusqu’au bout de sa vision et « ne pas remplacer les déchets par du gaz à effet de serre », il décide de livrer à vélo.
Avec un investissement de 13 000 $ (environ 8 500 €) et après plusieurs mois de travail, Vrac sur Roues était lancé.
Zéro déchet
Son épicerie favorise les producteurs locaux et propose près de 250 produits. Pâtes, riz, légumineuses, céréales, cafés, thés, épices, farine ou encore des paniers de fruits et légumes considérés comme moches, vendus grâce à Seconde vie. La boutique vend aussi des produits nettoyants pour la maison, corporels et artisanaux ainsi que des sacs et des contenants.
Les produits sont gardés dans un entrepôt à Longueuil et livrés dans des sacs réutilisables en coton avant d’être transvasés dans les récipients du client. « C’est différent d’une livraison traditionnelle. On prend le temps de transvider les achats, on discute. »
Le vélo implique une zone de livraison limitée : pour l’instant elle se fait sur une partie de l’Île de Montréal et sur la Rive-Sud, les distances sont estimées à une heure l’aller. Et l’hiver ? Simon « s’adapte », prend son vélo lorsque les pistes cyclables sont déneigées, mais « s’il y a une grosse tempête, je prends le métro », avoue-t-il.
Une expérience personnelle
Simon l’admet volontiers : les débuts n’ont pas été faciles. « J’ai eu ma première commande deux mois après le lancement et deux mois encore pour les suivantes. C’était décevant, je ne m’attendais pas à ça. »
Un an plus tard, il dresse un bilan positif : « Il faut beaucoup de mental pour ne pas lâcher. J’ai appris à gérer seul une entreprise, à être plus sociable, à utiliser les réseaux sociaux, à résoudre des problèmes dont j’ignorais l’existence, à avoir des attentes réalistes et accepter que je ne peux pas être expert en tout ».
Simon travaille 40 heures par semaine pour Vrac sur Roues et n’a aucune subvention ni prêt. Aujourd’hui, son entreprise enregistre entre quatre à six commandes par semaine.
Il espère que son épicerie grandisse, inspire et fasse des petits : « J’ai des gens en Ontario, en Suisse et en France qui m’ont écrit pour savoir comment je fais, ça me fait plaisir d’aider ». Simon a aussi créé un blogue où il partage son expérience de jeune entrepreneur.
Épicerie Vrac sur Roues
Simon sera au Festival Zéro Déchet de Montréal, les 3 et 4 novembre.