Le Permacooltour, c'est aussi une série documentaire, des photos, écrits, podcasts et une carte interactive. ©KevinSimon

Un tour de France des éco-lieux et de la permaculture 

Les membres du Permacooltour parcourent la France à vélo à la rencontre de ceux qui sont dans une démarche d’autonomie. Entrevue avec Alexis Marcotte, l’initiateur de cette aventure humaine et écologique.

Comment est né Permacooltour ?

Après cinq ans dans l’association Les Jardins Respectueux, à Cognac, j’ai eu envie d’apprendre plus sur la permaculture, l’autonomie et la résilience. Un jour, je suis tombé sur les 100 oasis en France dans le magazine Kaizen. Il y a eu un déclic. À force de voir ces lieux à travers un média, j’ai eu envie de vivre concrètement ces valeurs.

A l'été 2019, je suis parti à vélo tout seul pendant trois mois, de Cognac, dans la Charente, jusqu’à Dunkerque.

Après, Kevin Simon et Kamil Groot se sont joints à moi, et en mai 2020 on est reparti ensemble de nouveau de Charentes, direction le sud-ouest. Sur la route on a rencontré d’autres personnes, on est maintenant sept et on est devenu un collectif itinérant.

La pandémie a-t-elle eu un impact sur vos plans ?

Le 1er avril 2020, on annonçait qu’on allait faire le tour de France à vélo et finalement on a été confiné comme tout le monde. On a dû décaler notre départ et rediscuter tout le programme. Au final, on s’est laissé porter par les rencontres. Si on avait suivi notre plan à la lettre, on aurait eu moins de marge de manœuvre. Quand il y a eu le deuxième confinement, là on a été obligé de trouver un lieu qui pouvait nous accepter.

Le collectif de l’Aerium dans les Cévennes est le lieu où on est resté le plus longtemps, trois mois (ndlr : l’Aérium est une communauté composée d’une vingtaine d’adultes et une dizaine d’enfants avec une recherche d’autonomie et une gouvernance propre). Ça a été une source d’apprentissage immense sur comment vivre dans un collectif, comment être à l’écoute de chacun, des ressentis, des tensions.

Comment sont documentées vos rencontres ?

Kevin, qui est reporter et photographe, réalise le rêve de mettre en lumière ces modes de vie et inspirer plus largement. Il réalise une série documentaire sur les personnes qui l’auront touché tout au long de la route.

La permaculture c'est plus large que la culture de la terre, ça touche plusieurs domaines clés nécessaires à la création d’une société durable : comment on se nourrit, prend soin de sa santé, construit une maison qui respecte son environnement ou encore l’éducation de nos enfants, l’économie, la gouvernance, la technologie. On essaye d’illustrer chacun d’eux avec une vidéo. Il y a déjà un épisode sur l’habitat, et deux autres sur l’économie et la santé en cours.

On a aussi des podcasts, des photos et le blog est régulièrement alimenté par Thimothée qui est notre plus belle plume!

Sur le site, il y a une carte virtuelle où on répertorie les éco-lieux. On la fait évoluer petit à petit grâce à des articles ou par le bouche-à-oreille. Des lieux inspirants, il y en a partout autour de nous. On veut donner envie aux gens d’aller aider, de se mettre au service de la transition. Le Permacooltour c’est aussi de créer une synergie entre ceux qui ont des projets, des lieux, et ceux qui n'en ont pas mais qui veulent aider.

Quel est l’endroit qui t’a le plus marqué jusqu’à présent ?

Chaque lieu est unique et permet d’apprendre quelque chose de beau sur un domaine en particulier. L’Aerium a été une chouette expérience de vivre ensemble. Je pourrais citer Terre Paille & Compagnie pour le côté habitat, il y a aussi Copeaux Cabana, un collectif de charpentiers dordognais qui nous ont fait rêver avec leur cabane dans la forêt, et puis Tera qui réfléchit à l’économie à l’échelle d’un territoire.

Comment est financé le Permacooltour ?

On trouve des lieux prêts à nous accueillir en échange de nos services, de notre énergie et notre joie. On a toujours des petites dépenses, mais on essaye de vivre cette aventure presque sans argent : on fait des cueillettes sauvages, de la récupération d’invendu auprès des supermarchés et dans les marchés. Pour développer la série documentaire, là on a un budget pour l’achat de matériel et on cherche toujours des partenaires prêts à nous aider.

Les gens peuvent nous soutenir en ligne. Ça nous permet de planter des arbres fruitiers, pour les générations futures, sur chaque lieu où on passe.

Des projets pour le collectif ?

On aimerait créer un éco-lieux ou un écosystème résilient et autonome inspiré des valeurs de la permaculture et de toutes les bonnes idées qu’on a pu voir sur la route. On préfère parler de rêves plutôt que de projets. Et on en a plein! Comme construire un radeau et remonter la Loire pour découvrir les éco-lieux.

On rêve aussi de rencontrer des personnes qui nous inspirent. Une grande source d’inspiration pour nous c’est Nus et culottés! On aimerait bien les rencontrer et faire une interview d’eux, nus!

Suivre le collectif sur Facebook et Instagram.

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