Une dizaine de bénévoles, qui habitent dans le quartier, se sont réunis au coin des rues Jean-Talon et Marquette, dans l’arrondissement de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension, pour retirer 30 mètres carrés d’asphalte jusque-là inutilisés.
« On fait le dépavage à la main, mais certaines étapes doivent être faites par des personnes de la construction, comme le découpage du béton avec une scie. En dessous, il y a aussi une couche de gravier qui va également être retirée par de la machinerie », explique Raphaëlle Dufresne, coordonnatrice - adaptation aux changements climatiques et résilience des communautés au Centre d'écologie urbaine.
Quelques mois plus tôt, les bénévoles se sont rencontrés pour parler du projet et participer à des ateliers sur la déminéralisation. La mise en terre des végétaux sera réalisée en septembre 2024.
Ce jour-là, après un petit échauffement et un rappel des règles de sécurité, ce sont 324 carrés de béton qui ont été enlevés à la main, à coup de pioches et de sueur.
« Il y a quand même quelque chose de spécial de libérer le sol à la main avec les gens, ensemble », confie Raphaëlle.
Répondre aux défis climatiques
Avec l'augmentation de phénomènes météorologiques extrêmes, comme les fortes pluies et les vagues de chaleur, les villes doivent repenser leur aménagement. Et ce type de projet communautaire est un bon exemple.
« Nos espaces sont très imperméabilisés et minéralisés. Il y a énormément de rues, de trottoirs, de toitures et peu d’espaces verts, ce qui bloque le cycle naturel de l’eau. Elle ne peut pas s’infiltrer directement dans le sol et les infrastructures dites ‘’grises’’ ne suffisent plus lorsqu’il y a des tempêtes, des gros orages », explique Raphaëlle. Elle évoque notamment les problèmes d’inondations ou de saturation des égouts. La déminéralisation des espaces va, à l’inverse, servir d’éponge.
Elle rappelle aussi que lorsqu’il fait chaud, « les matériaux comme l’asphalte et le béton absorbent la chaleur » et la retiennent. « En mettant des petits spots de verdure par-ci par-là dans la ville, particulièrement si on met des arbres, on vient aider à diminuer ce phénomène-là d’îlot de chaleur. »
Reverdir ces espaces « perdus » et « inutilisés » c’est aussi transformer la qualité de vie des citoyens, et « c’est beaucoup plus convivial pour les habitants ». Le projet va favoriser leur sentiment d’appartenance au quartier, renforcer les liens entre les résidents et le sentiment de responsabilité collective.
En savoir plus sur le programme Bye Bye Béton!.