Imaginé par Allan Ballester, entrepreneur et activiste, le mouvement #PourEux a été lancé à Lyon, trois jours après la mise en place des mesures de confinement pour lutter contre la pandémie du coronavirus.
« Il s’est rendu compte qu’il fallait faire encore plus attention aux sans-abris et qu’il fallait agir vite, notamment parce que les structures associatives standards allaient fermer les unes après les autres », raconte Mireille Malecot, l’une des bénévoles lyonnaise.
Grâce à des formulaires en ligne, des citoyens « cuistots » préparent des repas que d’autres bénévoles à vélos récupèrent pour les livrer à des sans domicile fixe.
« Quand je fais la cuisine, je prépare simplement quelques plats en plus. C’est vraiment une action concrète pour aider les SDF qui ne pouvaient pas se confiner.»
52 000 repas cuisinés
Après Lyon, #PourEux s’est rapidement installé à Paris et Lille, puis à Rouen, Rennes, Bordeaux, Strasbourg, Montpellier et Toulouse. D’autres groupes sont en train de se former à Nancy, Saint-Étienne, Nice, Aix-en-Provence et Marseille.
Le mouvement s’étend également au-delà des frontières puisqu’un groupe a été lancé à Bruxelles, en Belgique, et un autre devrait voir le jour à Liège. Un projet similaire serait même en cours de préparation à Montréal, au Québec.
Depuis le début de l’opération, on estime que près de 52 000 repas ont été cuisinés par environ 2600 citoyens et distribués par plus de 800 livreurs.
Et maintenant ?
Avec le temps, le mouvement s’est beaucoup diversifié. « En plus des repas, il y a un formulaire ‘’Pour régaler’’ avec des besoins particuliers, comme des produits d'hygiène, des vêtements, des chaussures, un chargeur de téléphone, un duvet ou de l’aide pour régulariser une carte d’identité. Il y a aussi les paniers ‘’Pour elles’’, ce sont des kits avec par exemple des serviettes hygiéniques », explique Mireille.Après le déconfinement et la reprise de certaines activités, des changements ont dû être mis en place, comme le réaménagement des horaires pour aller récupérer les plats cuisinés : « Les créneaux se sont ajustés en fonction des disponibilités et il est possible que le livreur récupère le plat sur le lieu de travail ».
Les bénévoles espèrent qu’avec le « retour à la normale », le mouvement ne s’épuise pas.
« Je croise plusieurs profils, comme une institutrice qui me disait qu’elle allait continuer à livrer », poursuit Mireille. Pour elle, « le mouvement continuera de vivre tant que chacun mettra sa pierre à l’édifice et là les gens sont encore motivés ».
Une campagne de financement a été mise en place sur la plateforme Ulule pour financier l’utilisation de l’application Tookan, un outil destiné à ceux qui proposent un service de livraison. L’application faciliterait l’organisation du mouvement et lui permettrait « de conserver une autonomie citoyenne ».
Pour en savoir plus sur le mouvement ou pour participer et voir les groupes déjà mis en place. Suivez le mouvement sur Instagram.
Ne au debut du confinement a Lyon, Lille et Paris, le mouvement #PourEux s’est etendu petit a petit dans plusieurs villes de France et d’ailleurs. Le principe est simple et sans engagement : des benevoles cuisinent une part de plus, des livreurs viennent chercher le panier repas et l’offrent a un sans-abri ou une personne precaire. A l’heure de la reprise progressive du travail, ce bel elan peut-il perdurer ?