La vespa : un lien entre les hommes
Si le train fait voyager rapidement, il ne permet pas d’apprécier les paysages. « La Vespa 50 permet de traverser la France à la rencontre des gens, de mettre en avant les artisans et la ruralité. Je prends mon temps. C’est facile d’utilisation, léger et son autonomie est limitée à 150 km à une vitesse maximum de 50km/h » confie Thomas. La vespa témoigne d’un esprit aventurier « j’aime la conduire, c’est un objet de l’Humanité. Pour beaucoup de gens c'est une image de l’enfance, du désir de liberté et des cheveux au vent ».
Mais au delà du moyen de transport, c'est aussi un lien social « un homme à vespa n’est pas un étranger mais un voyageur, on lui ouvre les portes plus facilement. Une fraternité se crée immédiatement. Les gens se prennent d’affection pour la vespa, on a presque toujours un bon accueil ».
Sur son cheval mécanique Thomas Granovsky transporte 40 kilos de matériel : ordinateur, appareil photo, objectifs, batteries, pied, réchaud et bien sûr une tente. « Pour réussir à tout transporter il faut être maniaque, rigoureux et régulier. Il faut que tout soit rangé au millimètre pour pouvoir repartir le lendemain ».
Casser les clichés
La confiance s’établit et c’est là que commence le travail à la fois journalistique et de mémoire de cette série de portraits. « Je m’approche de personnes atypiques qui vivent recluses, loin des médias et de l’abus de technologie. Avec eux, tout est question de dialogue et d’écoute dans une société où on ne voit que l’apparence. Le regard porté sur eux est souvent ironique. Le rapport change quand on les rencontre, on s’aperçoit qu'ils sont magnifiques ». Thomas est attaché à ses vrais gens, des personnes du monde rural que « tu regardes comme une famille, ils t’apprennent le partage ». Grâce à eux, il développe dans ses portraits la notion d’authentisme, une manière de voir la vie avec du respect : s'aider, se regarder, ne pas se juger et vivre dans la société.
Des portraits fidèles
Lorsqu’il arrive au montage de ses images, Thomas respecte cette notion d’authentisme en ne trichant pas, ses vidéos se calquent à la réalité avec peu de modifications : « Je prends de la distance entre le tournage et le montage, entre deux et trois mois. Les choses se font de manières naturelles. Je ne regarde pas les images, généralement le portrait final retrace ce que j’ai vécu ».
Il a porté ce projet sur du long terme et il espère qu’il donnera envie de réveiller les consciences, d’ouvrir les yeux et de se dire : « Regardons-nous, nous sommes ensemble ».
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Excellent, touchant, à connaître et à suivre….Merci