Ces petites phrases sont des chroniques de vie, d’actualité, d’abord adressées à ses voisins, ceux avec qui elle a une relation authentique. Puis la toile des réseaux sociaux se tisse autour d'elle, les partages se font de plus en plus nombreux. « Mon intérêt pour l’actualité vient du travail de mon conjoint, qui était dessinateur de presse. J’ai envie d’être pertinente et impertinente. »
Accrocher l’esprit
Claudie relève un défi avec ses jeux de mots : dire le plus et parler au plus grand nombre avec un minimum de mots. Une référence pour saisir ce qu’il se passe dans le monde et que chacun peut comprendre : « Je ne veux pas influencer, je veux juste poser une accroche qui fasse réfléchir ».
Les petites phrases reçoivent un accueil positif tant par le voisinage que par le passants. « Cela permet un échange, un réveil des sens et aide à libérer l’esprit. Je veux provoquer des choses. »
Elle commente l’actualité de manière poétique et sélectionne ses sujets pour marquer sa singularité : « Le féminisme, les migrants, l’homophobie, l’écologie sont des sujets qui me touchent, en parler c’est s’engager ».
Une esthétique épurée
A la simplicité des mots qu’elle emploie s’ajoute un style reconnaissable : une écriture enfantine, comme on l’apprend à l’école primaire. De belles majuscules, des lettres rondes et appliquées. « Je travaille aussi bien sur le fond que sur la forme du mot. » Ce style enfantin lui évoque également l’adage : la vérité sort de la bouche des enfants.
On retrouve aussi toute la simplicité de la démarche dans le support choisi par Achbé : le bitume. « Pour moi c’est l’endroit où l’on manifeste, je veux investir la rue. » Parfois les gens pensent qu'il est difficile d’écrire à genou sur le sol : « C’est ma manière d’ajouter de l’humanité à la rue. C’est une démarche qui aide à supporter la vie ensemble et donne la force de continuer ».
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