L’idée lui trottait déjà en tête depuis quelques temps et « puis s’il y a bien quelque chose qu’on devrait recevoir dans sa boîte aux lettres ce sont bien des protections intimes », déclare Gaële.
Après la lecture de cette étude, elle est persuadée qu’il faut donner accès aux femmes à des produits sains. Elle lance alors son projet de box et va plus loin. « J’ai décidé que le concept serait également solidaire : j’en donne autant que j’en vends », lance-t-elle avec fierté. En effet, Marguerite et cie est mécène de l’association ADSF, agir pour le développement de la santé des femmes. « C’est inscrit dans les statuts et c’est le fondement même de mon business modèle. »
Des distributeurs pour lutter contre la précarité
Pour aller encore pus loin, elle invente et fait breveter un distributeur rechargeable de protections hygiéniques gratuites. « Simple d’utilisation, cela ne présente pas de difficulté pour le charger et le remplir pour les structures et institutions qui souhaitent s’en servir. On met simplement une cartouche de recharge dans un boitier mural », explique la conceptrice. Fidèle à ses convictions, le distributeur n’a pas de mécanisme, contient zéro plastique et les recharges sont conditionnées par des personnes en situation de handicap en réinsertion professionnelle.
Depuis septembre 2019, l’Université Rennes II est équipée de ses distributeurs solidaires afin de lutter contre la précarité estudiantine. « Ce sont en moyenne quatre produits qui sont utilisés par les étudiantes, soit moins de 1€ de dépense pour l’université, c’est un budget mais qui revient moins cher que celui du papier toilette par exemple. Ce n’est pas si cher vu que cela concerne toutes les étudiantes », précise Gaële.
Environ 250 000 personnes ont accès aux distributeurs gratuits Marguerite et cie en France et elle espère qu'elles seront 1 000 000 à la fin de l'année 2020.
Un engagement de tous les jours
Après deux ans de galères, Gaële peut enfin se verser un salaire. Elle s’est même payée le luxe de recruter en plein confinement et de maintenir son activité à 100%. « Les débuts ont été difficiles. La plupart des décideurs et des banquiers sont des hommes d’une cinquantaine d’années. Ils ne se sont jamais posés la question du coût des protections hygiéniques. Ils n’ont pas compris que la société était prête à s’emparer de ce thème porteur et important. »
Gaële prend soin des femmes et de la nature avec des produits zéro plastique, sans chlore et sans parfum fabriqué par Natracare. Ils sont à base de coton et cellulose issus d’une agriculture biologique et de forêts écologiquement gérées et de commerces équitables. Les marques traditionnelles peuvent, quant à elle, contenir jusqu’à 90% de plastique. Ce partenariat exclusif permet de maintenir un prix raisonnable notamment grâce à l’envoi en vrac des protections intimes.
« Il faut arrêter de prendre nos vagins pour des porte-monnaie », ajoute-t-elle, révoltée.
« Je ne réalise pas le travail accompli tant j’ai la tête dans le guidon depuis la création de Marguerite et cie. J’ai mis tous mes combats dans cette entreprise : la précarité des femmes et la protection de l’environnement. C’est ce qui lui donne du sens. »
Pour constituer sa box rendez-vous sur Marguerite et Cie.
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